Aujourd’hui, nous vous parlons de cette fleur blanche qui est revenue « à la mode » dans le milieu de la parfumerie ces toutes dernières années et que nous avons plante dans la campagne proche de nos gites www.locations-06.fr.
Qu'est-ce que la tubéreuse ?
Fleur hypnotique et tentatrice, la tubéreuse est entourée de bien des légendes. Polianthes tuberosa L. (du grec poly = plusieurs et anthos = fleurs), aussi nommée Jacinthe des Indes, est une plante vivace herbacée à bulbe, d’abord classée parmi la famille des Agavaceae et plus récemment parmi les Asparagaceae. Les tubéreuses fleurissent en été et au début de l’automne. Regroupées en grappes le long de hautes tiges, les fleurs blanches tubulaires étoilées sont épaisses et cireuses. Elles s’ouvrent le soir venue et distille alors un parfum extraordinaire dont les cultivateurs sont les premiers bénéficiaires.
Originellement, les fleurs de tubéreuse avaient 6 pétales, comme en témoignent d’anciennes gravures et planches botaniques. Les tubéreuses cultivées aujourd’hui, dont la variété la plus courante est La Perle, ont plusieurs empilements de rangées de pétales, dont le nombre peut aller jusqu’à 24.
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Quelles sont les origines de la tubéreuse ? Quand la tubéreuse est-elle arrivée en Europe ?
Originaire du Mexique, elle fut importée en Europe au XVIème siècle. Le tout premier bulbe aurait été rapporté en 1530 par un missionnaire français, et la fleur commença à être cultivée à Grasse au XVIIème, puis sa culture fut abandonnée.
Aujourd’hui elle est principalement cultivée en Inde, en Égypte, au Maroc, aux Comores et en Chine, car elle a besoin de chaleur et d’humidité.
En Pays de Grasse, sous la demande des industriels qui doivent eux même satisfaire aux demandes des grandes marques, les cultivateurs de fleurs à parfum en ont replanté un petit peu a côté de leurs champs de roses et de jasmin.
A Grasse c’est M. Constant Viale qui a réintroduit la fleur et qui a consacré à celle-ci 15 ans de sa vie.
De la fleur à l’absolue de Grasse
Selon la classification des fleurs en fonction de leurs couleurs et leurs qualités odorantes, « les fleurs blanches sont les plus parfumées et les plus agréables à l’odorat ». En effet, les tubéreuses figurent parmi les plantes les plus parfumées du monde végétal. Leur parfum lourd et entêtant devient plus intense encore après le coucher du soleil. Les fleurs de tubéreuse ont aussi cette particularité, commune au jasmin, de produire une substance odorante encore un à deux jours après avoir été cueillies.
Lorsqu’on sent une fleur de tubéreuse fraîche, on découvre une odeur en partie comparable à celle d’autres fleurs blanches comme la fleur d’oranger, le jasmin ou l’ylang-ylang, si ce n’est qu’elle est plus « grave » et plus crémeuse.
Comment produit-on les parfums à partir de la tubéreuse ?
Pour en extraire l’odeur, deux techniques peuvent être utilisées. La chaleur détruisant ou altérant les substances odorantes des fleurs de tubéreuse, on utilisait autrefois la technique de l’enfleurage à froid qui consiste à disposer les fleurs fraîches sur une couche de graisse animale ou végétale purifiée sur de grands châssis de bois.
On renouvelait les fleurs tous les jours ou tous les deux jours tout au long de la période de la récolte jusqu’à ce que la graisse soit saturée de substance odorante.
Elle était alors lavée avec un solvant volatil qui était ensuite évaporé, ne laissant que l’absolue utilisable en parfumerie. Toutefois cette technique demande du temps et beaucoup de main d’œuvre.
On utilise donc aujourd’hui plus couramment la technique d’extraction par solvant volatil, autrefois nommée « dissolution ».
Mais, Il y a encore quelques parfumeurs comme Sonia Godet, créatrice de parfums à Saint Paul de Vence, très soucieux de la qualité de leurs fabrications, de l’aspect naturel, et ne souhaitant pas utiliser des produits pétrochimiques qui à l’heure actuelle font encore de l’enfleurage avec la fleur de tubéreuse et la fleur de jasmin.
Le résultat obtenu est une note très capiteuse, plutôt verte au départ, elle évolue vers une rondeur lactée et solaire, pouvant rappeler un effet noix de coco. La tubéreuse entre notamment dans la composition de Poison, un parfum créé en 1985 pour la maison de parfums Christian Dior. Narcisse Noir de Caron, créé en 1911 par Ernest Daltroff et Fracas de Robert Piguet, composé en 1948 par Germaine Cellier peuvent être considérés comme des précurseurs de la note de tubéreuse en parfumerie. Giorgio de Giorgio Beverly Hills (1981), Tubéreuse Criminelle de Serge Lutens (1999), Fragile de Jean Paul Gaultier (1999), ou encore Carnal Flower des Éditions de Parfums Frédéric Malle (2005) en sont des représentants.
Autres utilisations de la tubéreuse, ou bien : séduire ou faire fuir
En hindi, la tubéreuse est connue sous le nom « rajni gandha » et est surnommée « parfum de nuit ». Elle est utilisée pour la décoration, notamment lors des mariages. Elle se porte en collier, dans la chevelure, et est couramment présente dans les temples.
Parmi les anecdotes historiques, on dit que Madame de La Vallière, maîtresse de Louis XIV, faisait mettre dans sa chambre des bouquets de tubéreuses. En effet, la tubéreuse passait pour incommoder les femmes enceintes, et elle voulait prouver à la reine qu’elle n’était pas enceinte. En Italie enfin, on interdisait aux jeunes filles de se promener le soir dans les jardins où poussait la tubéreuse, car elles n’auraient pas su résister aux jeunes gens, eux-mêmes grisés par son parfum érotique.
Enfin, notre ami Yves Terrillon, chef passionné par la cuisine des fleurs, les utilise pour parfumer de délicieuses tagliatelles.